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    En cette soirée affreusement bruyante, il est l'heure de rendre des comptes. De finalement tenir, ou faillir à ses promesses. Plus de demi-mot, aucun délai ne sera désormais accordé. Il faut,  ce soir, faire face au passé, et rendre compte de ce qu'on a réussi à faire de ce temps, ce surplus qui nous fut accordé. Ce qu'on est devenu. En valait-il la peine?

    J'ai peur de devoir, devant vous ce soir, répondre à ces inquisitions par une déception. Je vous decevrai, je me decevrai plus encore. Je souhaiterais pouvoir jurer que j'ai fait ce que j'ai pu, que j'ai seulement essayé autant que j'ai pu. Je souhaiterais pouvoir affirmer qu'il en est ainsi car il n'aurait pu en être autrement, et je le crois avec une fatalité evidente, sans quoi je ne saurais poursuivre de mon côté, mais je sais éminemment qu'il s'agit d'un mensonge dont vous n'êtes pas dignes.

    Ce soir je me tiens devant vous, ce soir je me fais, demain je m'abandonnerai encore et après demain je me referai peut-être, sans plus y croire. J'aimerais ne pas avoir à vous dire au revoir. Mais j'ai usé trop de votre temps, trop de votre espoir, pour vous regarder encore dans les yeux. Ce soir, je rends les comptes. Ce soir, je me dois, je vous dois de finalement abandonner.


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